Il ne faut pas trop lire les incitations à la vigilance lorsqu’on doit aller au Pérou !
La liste est longue :
· Vols à main armée, extorsion, kidnapping, trafic de drogues, « sicariatos » assassinats par tueurs à gages, réseaux d’exploitation sexuelle.
· Les phénomènes naturels : Pluies excessives, inondations, glissements de terrain, coulées de boue, sécheresses extrêmes dus au courant El Nino. Tremblements de terre plus ou moins violents et destructeurs
· Sans compter les diverses épidémies.
Fragilisés par la crise politique et économique qui secoue le pays depuis plusieurs années, nos amis péruviens subissent cela au quotidien.
Lorsque nous sommes arrivés, le district de San Juan de Lurigancho, où se trouvent les bâtiments de Kukuli, venait d’être mis en état d’urgence à la suite de l’explosion d’une grenade devant une discothèque.
J’aimais accompagner les dames cuisinières au marché du quartier mais cela n’a pas été possible cette fois. Elles m’ont dit qu’elles-mêmes évitaient de sortir le soir car les environs étaient devenus trop dangereux. Des trafiquants de drogue habitent de l’autre côté de la place sur laquelle se trouve Kukuli-Huascar et il semblait que la police ne faisait pas grand-chose pour les déloger quand elle n’était pas de connivence avec eux.
De jour, Canto Grande m’a paru animé mais sans violence ni surveillance évidentes. Pourtant, en cours de route de grands panneaux fixés aux devantures de certains magasins dénoncent le rackett que leurs propriétaires subissent régulièrement. Et le soir l’armée sillonne les rues…
Dans ce climat d’insécurité, les deux Kukuli restent un domaine protégé le mieux possible où règnent les rires, les éclats de voix, les jeux des enfants, l’attention affectueuse des adultes à leur égard, la sérénité. Les cent enfants qui sont y accueillis chaque jour commencent à s’apaiser et s’épanouir après les presque trois ans d’enfermement et de tourmente dus au Covid 19. Lors de mon passage j’ai vu que les équipes mises en place par Patty avec l’aide d’Alejandro continuaient le long travail de pédagogie qui avait été initié par notre amie Michèle permettant aux enfants d’avoir des espaces dédiés à chaque activité. A Huascar le tout nouveau toit offre une protection plus efficace au-dessus de la cour car, avec le dérèglement climatique, les effets du soleil, de la pluie et du vent se font sentir de manière plus intense.
Il a fallu faire non seulement des travaux de restauration mais d’autres travaux de mise aux normes gouvernementales ont été programmés.
Concernant les besoins nutritionnels, les enfants ne recevaient pas encore de repas complets mais des collations protéinées et équilibrées offertes avant que les parents ne viennent les chercher. Chaque semaine les menus sont élaborés en collaboration avec une nutritionniste.
Bien sûr, les cantines populaires continuent de fonctionner dans tout le pays et celle du Diez de Octubre ne fait pas défaut avec ses courageuses mères de famille dont certaines viennent avec leur bébé pour aider à la préparation des rations cuisinées qui sont vendues aux habitants
